Grado de dificultad: 3 (por el idioma) y 2 (por los temas políticos y culturales).

El artículo está en francés, porque la empresa impactada es francesa. Es más tecnológico de lo que parece inicialmente.

Columnista: Roberto

Nous continuons ici un thème évoqué dans un post précédent.

Nouvelles internationales

Carlos Ghosn, ancien PDG de Nissan et de Mitsubishi, vient d’être inculpé (il n’était jusqu’à présent « que » prévenu) de plusieurs chefs d’accusation.

https://www.france24.com/es/20190111-carlos-ghosn-acusado-cargos-nissan

Avez-vous remarqué à quel point il devient difficile d’éviter de parler de politique, ces derniers temps. La médiocrité et la corruption marchent main dans la main un peu partout, oubliant certains aspects technologiques très stratégiques.

Les nouvelles de ce début d’année sont un tant soit peu chaotiques.

Des extrémistes parviennent au pouvoir ou s’en approchent dans de trop nombreux pays. Peu d’ilots d’équilibre se font remarquer (les pays d’Europe du nord, le Canada, le Chili, le Japon, L’Australie et la Nouvelle Zélande).

Pour les autres (vous noterez que je n’ai pas placé la France parmi les pays stables, non plus que la Grande Bretagne, ni les Etats Unis), c’est un peu beaucoup le bazar.

Profitons de l’occasion pour saluer nos voisins d’Amérique du Nord qui n’en finissent pas de patauger.

Le cas Carlos Ghosn

La France joue le sang froid

Bien entendu, lorsque les infos françaises parlent de ce cas de corruption d’élite, elles le font de façon très mesurée.

Vous direz sans doute que les français sont admirablement calmes. Que nenni ! C’est juste que l’État Français est l’actionnaire principal de Renault, et fait profil bas.

Capital de Renault - Wikipedia

Les 58,25% sont ce que les boursiers appellent les « petits porteurs », des gens à peine plus que vous et moi qui ont « volé au secours » de la puissante Renault (comme en Colombie avec Ecopetrol).

Ces petits porteurs dispersés permettent à l’Etat Français de garder le contrôle sans immobiliser d’argent pour le capital. C’est une tactique habituelle dans les sociétés para actions.

Note : Un peu dangereux tout de même, car il suffirait qu’un magnat, disons russe ou chinois, au hasard, rachète patiemment suffisamment d’actions de petits porteurs, discrètement et sous plusieurs noms, et Renault se retrouverait commandée par des gens tout à fait différents.

Nissan et son patron non japonais

Il est courant, dans les « grandes » multinationales, de mettre à sa tête, dans un pays, un PDG de nationalité différente du pays en question. La raison ? En cas de nécessité de « restructurations », il est plus facile de prendre des décisions sur des gens avec lesquels on n’a rien en commun.

C’est vrai un peu partout, encore que moins dans les pays asiatiques, et en particulier au Japon.

Les patrons japonais ne sont aucunement tendres avec leurs employés, à un détail près : les japonais parviennent à établir entre eux un code de confiance auquel personne ne déroge, et qui permet une efficacité rarement obtenue ailleurs.

Le simple fait d’avoir un patron non japonais à la tête d’entreprises japonaises, qui plus est des joyaux comme Nissan et Mitsubishi, a dû évidemment être étroitement surveillé depuis le début.

La France et le Japon, deux mondes très différents

Ce détail a apparemment échappé aux capitalistes d’accent français. En occident, en France en particulier, il existe un point au-delà duquel une personne peut effectivement devenir intouchable, ce que les américains appellent « too big to fall ».

Or il se trouve qu’au Japon, non. Et c’est justement ce qui est arrivé à Monsieur Ghosn. Notez qu’ils ont très bien joué leur coup, attendant patiemment que les conditions soient remplies pour lui tendre un piège élaboré.

Représentatif de la différence de mentalité, Carlos Ghosn pensait que le fait que la direction de Nissan soit au courant des manipulations rendait ces transactions légales…

Côté français, l’incompréhension et l’incrédulité son amusants à voir, tant l’habitude d’être au-dessus est ancrée dans les comportements.

Nissan et la bataille pour la survie

Nissan, une des marques en pointe en matière de véhicules électriques, est une pièce stratégique très importante, surtout depuis que l’Europe a établi un calendrier de migration de son parc de véhicules vers le tout électrique.

Il est peu probable que la coïncidence entre les deux évènements soit un hasard. Ce XXI siècle va sacrifier des idoles, Carlos Ghosn en est la première.