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Columnista: Roberto

Quatrième couplet

Retour en prison

Notre grand copain Carlos ne cesse jamais d’alimenter nos colonnes avec ses aventures. Nous voilà déjà au quatrième épisode de cette triste saga.

Ne voilà-t-il pas qu’il retourne en prison. Il a dû piocher la mauvaise carte en jouant au Monopoly, celle qui dit « Allez en prison. Ne passez pas par la case Départ. Ne touchez pas 200 Euros ».

https://www.nytimes.com/2019/04/03/business/carlos-ghosn-arrest.html

A propos, cela veut-il dire qu’il a perdu sa caution d’à peine 7,9 millions d’euros ?

Avec tout le mal qu’il s’est donné à les amasser discrètement (ou du moins, c’est ce qu’il croyait), les voir s’envoler doit être effectivement rageant.

Il semblerait qu’il ait utilisé un prête-nom au sultanat d’Oman, pour dévier la bagatelle de 5 millions de dollars à son profit. Oui, pourquoi pas, pendant que nous y sommes.

Nouvelles accusations et internationalisation

Détail intéressant, il semblerait que ce soient les services français qui aient informé le Parquet Japonais (ou qu’il ait aussi pioché dans la caisse de Renault en France) …

Autres infos venues de France, mais encore au sujet du sieur Ghosn, on parle d’emplois fictifs (c’est une manœuvre à la mode), citant des « consultants » comme le « criminologue » Alain Bauer, la députée européenne Rachida Dati (tiens !) ou l’agence de communication les Rois mages.

Voir l’article « Retour à la case prison pour Ghosn, nouvelles pistes à Amsterdam » à ce sujet, avec des informations très floues.

Voilà, voilà ! Ce sera tout pour le moment. Notez bien qu’il n’y a rien de bien étonnant en soi dans ces découvertes, c’est juste que les Français nous avaient accoutumé à une culture du secret plus hermétique.

Se faire « choper » de la sorte dénote un certain laisser aller, le genre d’insouciance que pratiquent les gens au-dessus des lois.

Carlos Ghosn le 3 avril - Photo Libération

Où sont passés el masque et le harnais ?

Instiller le doute

Après avoir lu plusieurs articles, il y a une présentation de la situation qui revient à plusieurs reprises, et que les journalistes semblent accepter un peu vite :

Mr Ghosn clame son innocence (après tout pourquoi pas) sans vraiment apporter quoi que ce soit, et c’est la justice nippone qui est mise en doute dans beaucoup d’articles, sans citer clairement l’origine des doutes.

Nous, ici, nous aimerions savoir ce qui se passe exactement au niveau judiciaire japonais, car s’il y a vraiment des doutes, nous aimerions les connaitre.

Si le seul reproche fait aux autorités japonaises est de traiter Mr G. comme un prisonnier normal, c’est peu court : personne n’a dit ouvertement qu’il est maltraité.

D’autre part, il y a un sous-entendu selon lequel les tactiques de l’enquête seraient agressives et discutables.

Étant donnée la gravité des accusations (qui s’accumulent) et le profil surpuissant de l’accusé, il nous semble au contraire que ces tactiques sont justifiées.

Procès de la mondialisation

Il nous semble, aussi, que cette enquête devienne intéressante : les malversations dont il est question utilisent des mécanismes connus : paradis fiscaux, sociétés écrans, intermédiaires et prête-noms, népotisme.

En revanche, la nouveauté est qu’un système judiciaire ait décidé d’aller jusqu’au fond des choses, et c’est sans-doute pourquoi les Japonais sont aussi pointilleux.

C’est aussi pourquoi certains se sentent visés ou même menacés. Carlos Ghosn n’est sûrement pas un cas isolé.