Grado de dificultad : 3, definitivamente por el idioma. Por el contenido, será un 2, porque el tema no es tampoco tan conocido. Los enlaces de interes están en el texto del artículo.

Premier article en français dans TMN

Donc, le premier article de la rubrique internationale sera en français. Rien de bien spectaculaire à cela, il y a un Lycée français à Bogotá, et aussi des cours dispensés à l’Alliance Française, dans quelques autres écoles de langues, et dans des universités.

Cependant, le rédacteur de ces lignes est d’une lignée plus conventionnelle. Tout au plus pourrions-nous faire remarquer aux enseignants de cette langue, ici, que « comment t’appelles-tu ? » est une forme plus correcte que « comment tu t’appelles ? ». Mais faites comme si nous n’avions rien dit…

Nous allons parler d’une nouvelle publiée dans Numerama, l’un des trois sites web français qui ont inspiré TMN. Les deux autres sont Next Inpact et Reflets-Info (les trois, cités en intérêt croissant).

L’inspiration est sur le contenu technologique, le reste est, bien sûr, nettement plus personnel : de ce côté-ci de l’Atlantique, notre perception du monde est légèrement différente.

Pardon pour cette entrée en matière un peu longue. Passons à présent au sujet du présent article. Il s’agit d’une nouvelle locale de France, qui fait l’objet de deux articles simultanés, récemment dans Numerama ; ce sont les suivants :

https://www.numerama.com/tech/146594-orange-annonce-la-mort-prochaine-des-lignes-fixes-historiques.html

et

https://www.numerama.com/business/411465-orange-va-cesser-la-vente-de-formules-reposant-sur-la-telephonie-fixe-traditionnelle.html.

Les deux articles sont du même journaliste, et fort heureusement le second corrige partiellement les lacunes du premier (il est vrai aussi qu’il est nettement plus long). Il n’empêche que même le second est anormalement imprécis, compte tenu des infos que le journaliste semble détenir.

La voix sur IP, quel modernisme !

Commençons par quelque chose de brutal : ce qui est annoncé pour un futur pas si proche que cela en France, c’est déjà effectif en Colombie depuis près de 10 ans. Eh oui, en Colombie, lorsque quelqu’un décroche son combiné, son téléphone est connecté à un « soft switch » (désolé pour l’anglicisme), en d’autre terme un serveur – un gros PC – connecté à Internet, et réalise des appels en voix sur IP. Voilà, voilà. Au temps pour la modernité du réseau français.

Le schéma qui apparait dans l’article, va nous permette d’expliquer cela plus facilement. Il s’agit du diagramme suivant :

schema-arcep-rtc-orange - Source : Numerama

Ce qui a disparu ici et disparaitra, semble-t-il, aussi en France dans le futur, c’est tout ce qui est en bleu. Les termes techniques sont là pour camoufler ce que sont ces trucs bleus : les simples mortels les connaissent sous le nom de « centrales téléphoniques ».

Effacez mentalement toute la couche bleue. Ce qui reste est une quantité monumentale de fils, connectés à des multiplexeurs, lesquels sont connectés à des serveurs, c’est-à-dire que les fils de tout en bas de l’image sont connectés directement aux « nuages » gris en haut de cette même image. Pour ceux qui l’ignorent, les « nuages » en questions sont des ordinateurs interconnectés en un réseau appelé Internet, dont en particulier les serveurs qui reçoivent les multiplex, olé !

Les centrales téléphoniques devraient donc TOUTES avoir disparu, et cela en fait un paquet parce que le dessin (toujours le même) semble prétendre qu’il y en a 2 couches, alors qu’il y avait au moins 4 couches, ce qui représente une copieuse simplification.

Posons donc une question acide : ont-ils vraiment gardé les centrales téléphoniques ou sont-ils en train de nous chambrer ? Nous penchons pour la seconde option, car nous avons énormément de mal à croire qu’ils aient pris le risque de laisser de tels dinosaures au cœur de leur réseau (spoiler alert : les dinosaures ont disparu, ne croyez pas ce que vous montre « Jurassic Park »). Le plus probable est que les français fassent de la voix sur IP, comme tout le monde, sans le savoir (#monsieur_jourdain), depuis une petite dizaine d’année.

Les citadins et les autres (#déjà_vu)

Nous pensons qu’il s’agit en réalité d’une préparation d’artillerie pour vous amener subtilement à l’étape suivante, qui est : supprimer tous ces fils…

En réalité, c’est déjà fait : si vous avez une connexion internet (une « box » comme vous dites), vous avez le routeur chez vous (votre routeur – que vous appelez « box » – est un prolongement du serveur situé chez votre fournisseur Internet), donc plus besoin de fils.

Si vous n’avez pas accepté le « triple play », vous devez faire enrager votre opérateur et, malheureusement pour vous, nous sommes plutôt de son côté sur ce coup-là. Ah ! Nous allions oublier un détail : vous habitez en ville, non ?

La question, comme d’hab, est celle des laissés pour compte. Nous avons beaucoup aimé la phrase « … Les opérateurs ont toutefois conscience que cette transition posera des difficultés, chez les personnes âgées par exemple… », dans le premier article. Cela semble d’une grande générosité. Sauf que ce n’est pas très crédible.

Ce seraient donc ces laissés pour compte les responsables du fait que la fibre et même Internet n’arrivent pas chez eux, et pas du tout des décisions de rentabilité des opérateurs qui les auraient largués. Voyez-vous, les petits vieux et les autres se fichent bien du support sur lequel s’envolent leurs communications, ce n’est pas leur problème, c’est celui des opérateurs. Mais ceux qui sont allés souffler à l’oreille du journaliste de Numerama, le savent déjà, n’est-ce-pas ?

Et vous, lecteurs, si vous pouvez lire notre article « La 5G – Crónica de un éxito anunciado », en espagnol (attention, il est assez long), vous sentirez une désagréable impression de déjà vu en comparant avec ce qui nous intéresse ici.

Et demain matin ?

Dernier point : l’article était en français, mais le sujet n’est pas spécifique de la France. Il y a une chose dont les vrais durs du sujet (ceux qui parlent à l’oreille des journalistes) ne parlent pas. Et ce sujet, c’est la mutation du téléphone en quelque chose de fondamentalement différent (et meilleur).

Le nom du protocole est SIP (Session Initiation Protocol), qui est celui que sous-tend la « voix sur IP », mais pas que. Associé à autre protocole, SDP (Session Description Protocol), il permet de créer des réseaux de communications qui combinent voix, vidéo, messagerie et transmission de fichiers. Sympa, non ?

Ces systèmes pourraient englober les vieilles notion de téléphonie (la voix sur IP, c’est plutôt rétro : à part le changement de mode de transmission, c’est notre vieux téléphone), car Asterisk, application de téléphonie sur IP vastement utilisée par les opérateurs de téléphonie (oui, les mêmes qui vous évoquent les centrales téléphoniques), se combine très bien avec SIP.

Vous pourrez nous faire remarquer que cela existe déjà :

Skype,

Logo Skype oficial

WhatsApp,

WhatApp - Logo Oficial

Facebook Messenger,

Logo oficial Facebook Messenger

Google Hangouts (note au passage sur celui-ci : WebRTC, création initiale de Google, serait une des briques de la nouvelle construction)

Logo oficial Google Hangouts

entre plusieurs autres, font à peu près ça.

Oui, « à peu près ça », à ceci près que ces produits commerciaux propriétaires sont fondamentalement incompatibles avec les réseaux téléphoniques conventionnels (et entre eux). Or, il n’y a aucune raison pour qu’il en soit ainsi.

L’idée globale est que votre vieux téléphone devienne ce que sont ces applis fermées, mais en format universel, et voyagerait avec vous jusque dans votre poche. Ben oui, c’est une appli web : vous l’auriez chargée dans votre smartphone.

Vous n’auriez plus besoin des minutes (ou secondes) des contrats de cellulaire, vous n’auriez besoin que d’une identité (qui ressemble furieusement à une adresse Email), que vous transporteriez avec vous n’importe où.

Mais cela, encore une fois, les opérateurs le savent parfaitement, depuis une dizaine d’année, et d’ailleurs quelques nouveaux opérateurs le pratiquent déjà.

Au lieu de vous parler de la mort du téléphone RTC et d’accuser les petits vieux, pourquoi ne vous proposent-ils pas ce nouveau média.

Vous tous, devriez aller poser la question à votre opérateur préféré… Partout.