Grado de dificultad: 3 (Por el idioma)
Columnista: Roberto
Recherche sites d’information fiables, désespérément
Choix éclectique mais très sélectif
Je fais confiance à assez peu de sites d’information, et ils peuvent avoir des « orientations » diverses.
Par exemple, j’ai une souscription au Washington Post, alors que je n’en ai pas au New York Times. Cela pourra surprendre, ma raison est que l’admission de l’étiquette « Conservateur » de ce journal ne les empêche pas d’être très critiques envers le Parti Républicain. J’en suis moins sûr avec le New York Times vis-à-vis du parti Démocrate. Il y a d’autres journaux américains intéressants, mais il est assez difficile de trouver un équilibre.
Je lis parfois The Guardian, El País, et je traduis parfois le Frankfurter Allgemeine.
Les journaux colombiens me paraissent tous médiocres voire creux (comme El Tiempo et El Espectador, qui paraissent tout deux avoir perdu leur âme), et la situation française n’est pas beaucoup plus reluisante.
Je serais même plus sévère avec les Français, pour le verrouillage des commentaires dans Le Monde et Libération, les deux seuls à présenter un semblant d’information.
L’information française sous perfusion
Il y a en revanche un phénomène français qui est l’existence de journaux en ligne indépendants, capables de compenser ce vide.
Mediapart est un journal intéressant, mais malheureusement seulement accessible aux abonnés, ce qui semble être devenu une maladie là-bas. Comment ces gens prétendent-ils être lu s’ils mettent un filtre à l’entrée.
Je pensais avoir trouvé l’oiseau rare avec un site d’infos qui me permettait de m’exprimer sans trolls tout puissants. Ce site était Reflets Info, non pas qu’il ait disparu, mais il a choisi de suivre la voie de Mediapart en étant seulement visible de ceux qui se fendent d’une souscription.
Vraiment dommage dans le cas de Reflets, dont la coloration techno-hacker white hat donne un éclairage cru sur des choses importantes et systématiquement occultées. J’ai cependant accepté de leur payer une souscription pour les soutenir, mais le cœur y est moins : à présent qui les lit, et qui lit les commentaires ?
Je me sens comme dans un hôpital ou je viendrai rendre visite à un malade en soins intensifs.
Reflets Info et l’information risquée
Un petite présentation
C’est de Reflets Info, que je viens juste de consulter, dont j’ai envie de parler ici, « en français dans le texte ».
Les journalistes de Reflets sont des hackers, c’est-à-dire pas des pirates. Ils ont la rectitude vissée à l’âme, ce qui les rend un tant soit peu rigides et excessivement sérieux… et aussi un poil paranos.
Sur le dernier point, ils ont tout de même leurs raisons : ils ont eu droit à plusieurs procès, car les politiques, en France, sont autant dénués d´éthique que de connaissances de base en informatiques.
En résumé, en France, hacker = pirate, ce que plein de gens pensent, avec la différence que « ces gens » ne sont pas aux commandes du pouvoir ni être sensés savoir de quoi ils parlent.
S’attaquer à des gens comme ceux de Reflets, qui « ne sont rien » (marque déposée), est faire preuve d’une très grande lâcheté, doublée d’un aveuglement irresponsable. Mais il semble qu’être irresponsable, incompétent et lâche sont trois caractéristiques requises pour être élu du peuple au XXIème siècle.
J’arrêterai là pour passer à quelque chose de plus utile (uriner dans un violon, toussa).
« Journaliste : une profession en voie de disparition »
Titre d’un article de Reflets
Je ne pense pas que le journalisme soit en voie de disparition, juste en pleine mutation et TMN en est un exemple. C’est juste que l’article de Reflets avec ce titre m’a piqué au vif… Et c’était un peu leur but, je crois.
A présent que je suis plus ou moins de leur famille (un lointain cousin d’Amérique Latine, et qui sait si je survivrai dans ce métier), je connais les affres du doute exprimés dans l’article en question.
L’article est à cette adresse : https://reflets.info/articles/journalisme-une-profession-en-voie-de-disparition, mais vous ne pourrez lire que les premières lignes si vous n’êtes pas abonnés. C’est pourquoi j’en ai fait une copie PDF que je vous partage ici :
[gview file=”http://tecnologiamediaynerdos.com/web/wp-content/uploads/2018/11/Article-de-Reflets.pdf”]
Reflets Info est connu pour ses reportages et ses dénonciations de business sale (ventes d’outils de surveillance de masse à des régimes totalitaire fortunés, tricheries et esclavagisme de grandes corporations) qui leur ont attiré des ennemis puissants. Leur fatigue est donc compréhensible.
Je les aime bien, mais je les trouve un peu trop renfermés. C’est pourquoi j’ai décidé de commenter leur article. Le commentaire que j’ai posté était le suivant :
Bonjour Kitetoa,
Voilà un bon moment que je n’avais pas commenté les colonnes de Reflets.
Vous vous punissez inutilement lorsque vous dites que vous êtes des ouvriers.
Or vous êtes plutôt des artisans, des artistes même, c’est-à-dire rien à voir avec l’industrie. La quantité de pubs qui s’affichent et le calibre des aspirateurs à données dans les journaux dont vous parlez semblent indiquer que tout ne va pas si bien pour eux.
J’aime beaucoup Reflet, à peu près le seul journal qui permet à ses lecteurs de s’exprimer, et qui en plus a des lecteurs qui s’expriment ! Et ça, croyez-moi, c’est priceless : à côté de tous les trolls qui infestent les journaux dont vous parler, c’est une richesse que bien peu ont.
Sachez-le, les lecteurs en dehors de votre orbite ne parlent pas, ne commentent pas, ils se sentent indignes de quoique ce soit. C’est le résultat du travail de sape de tous les mainstream, et pas forcément volontaire. Des trolls ? Déjà un peu plus.
J’aime Reflets, mais je vous ferai cependant un reproche : vous vivez dans un blockhaus, drapés dans votre intégrité.
Or, si vous restez dans votre blockhaus (ce qu’a tendance, un gros peu, à faire Reflets), simplement vous n’atteindrez pas de lecteurs. Très peu ont la connaissance, le niveau culturel ou simplement la force de vous entendre.
La monétisation dont vous parler, elle est partout, endémique. Celui qui veut l’utiliser pour s’enrichir trouvera toutes les justifications possibles pour y parvenir.
Par contre, il y a d’autres façons de voir les choses : tout le monde est là, dehors, et vous n’y êtes pas.
En restant enfermés dans un abri antiatomique, vous préservez votre intégrité, certes, mais personne ne vous entend, donc encore moins ne vous écoutera.
Parlant de pub et d’autre chose, vous ne pouvez pas protéger les gens d’eux-mêmes, tout juste leur montrer que c’est à eux de le faire, et aussi, peut-être, leur montrer comment.
Et puis c’est valable aussi pour chacun d’entre nous : si nous ne mettons pas nos convictions à l’épreuve, comment pouvons savoir ce qu’elles valent, à moins d’être pétri de certitudes comme les religieux.
Allez donc faire un tour dehors. Vous attraperez probablement le palu ou des amibes, c’est une zone endémique. Par contre vous rencontrez plein de gens.
Amicalement,
Un cousin éloigné d’Amérique (latine)
Eh bien figurez-vous que leur rédacteur en chef, celui même qui avait écrit l’article m’a répondu :

Bon, en fait ce n’est pas si surprenant, j’ai écrit plein de commentaires à leurs articles, et il est assez habituel qu’il me réponde en personne.
Note : J’adorerai que mes lecteurs m´écrivent aussi librement (cependant, j’avoue que je suis assez gonflé, c’est vrai), je me sentirai moins seul… Je suppose que cela viendra un jour, un clone de moi, qui sait.
Quoi qu’il en soit, je lui ai bien sûr répondu :
Plus simple que cela n’y parait, sauf que, dans votre cas, vous avez-vous-même verrouillé les portes avec un système d’abonnement qui bloque l’entrée aux lecteurs.
Il suffit de répondre à la question « où sont les lecteurs ?». La réponse ne va pas vous plaire : ils ont tous un compte sur l’un de ces réseaux sociaux, ou plusieurs, d’ailleurs.
Facebook, le honni, c’est sûrement vrai pour ses dirigeants et un peu moins pour ses employés. En revanche, ses 2,3 milliards d’utilisateurs, il est difficile de les disqualifier tous, ne trouvez-vous pas ?
Faites le tour, Facebook, Twitter (celui-là, vous connaissez), LinkedIn, Google+, Instagram. Ils sont tous là, parfois enfermés dans un univers parfois factice, parfois ils seront nettement plus réceptifs.
Simple, mais pas facile, encore que personne ne vous demande de transiger avec vos convictions, ni de posters des photos de chatons, ni des vidéos larmoyantes, encore moins de vous exhiber.
Restez vous-mêmes, donnez des conseils (quelques fois), ou des infos sur vos articles (souvent), exprimer vos opinions (molo, please, il y a peu d’érudits).
Ils liront, quelques-uns au début, de plus en plus nombreux ensuite. Ça prend du temps, il faut être patient et compréhensif.
Mais il est vrai que vous serez en plein jour : pistés par Google (c’est fou de que ces gens savent sur nous, même lorsque nous croyons être couverts), dénoncés par les gens de Facebook qui taguent les photos de vous comme si c’était sans importance. Infectés, quoi.
Des réactions, des commentaires d’eux, vous n’en n’aurez pas (c’est même à cela que vous les reconnaitrez), heureusement, vous avez des outils de mesure du trafic.
Voilà, pour commencer. C’est comme de sortir dans la rue : si vous rasez les murs, les gens vous évitent. J’espère que ce n’est pas ce que vous voulez.
Et je me suis mis à rédiger le présent article, comme un message à tous les lecteurs de TMN. Pour le moment, je n’ai pas d’autre réponse… J’espère en avoir une.
PS : Bonsoir à tous les lecteurs de TMN ! N’hésitez pas à nous écrire.
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